Je l'ai vu.
Beni, a soulevé délicatement un carton et m'a dit :
"Il est dessous."
35 ans ? 45 ? Peu importe.
Il est brisé.
Une coquille vide.
Il n'y a pas de mot, nous avons amené de quoi manger et boire.
Mais cela ne changera rien à sa vie.
Gâchée.
Au XIX siècle en Europe les paysans sont partis en ville,
Travailler dans les usines, des illusions plein la tête.
Mais des Vies de misère,
Peu de rêves réalisés,
Des corps meurtris, vieillis.
𝐺𝑒𝑟𝑚𝑖𝑛𝑎𝑙.
Le développement a suivi
Nous vivons bien.
En Afrique la révolution industrielle n'a pas eu.
Ceux qui quittent les campagnes vont dans des bidonvilles,
Échangeant une vie de misère contre une autre.
Pire.
Je l’ai vue.
J’ai eu l’occasion de « visiter » des bidonvilles.
En Inde et ailleurs.
Et si proche de nous.
Vie de misère ?
Même pas.
Survie.
Envie de vomir du fait des odeurs pestilentielles
Envie de pleurer,
De la peur aussi.
Ces visites ont forgé la personne que je suis aujourd'hui
À travailler avec des villageois,
Maintenir à la terre au ceux qui ne peuvent vivre sans elle.
Un des volets de notre programme 𝐸𝑎𝑢 vise cela
Le maintien digne à la terre.
Le retour à la terre.
Produire pour manger, vendre et vivre.
Une ONG n'est pas un d𝑖𝑠𝑡𝑟𝑖𝑏𝑢𝑡𝑒𝑢𝑟 de quoi que ce soit.
On forge des vies, pour des lendemains.
On accompagne des vies.
Parfois on raisonne les gens.
j'ai appris à dire non.
Je m'applique à être directe,
Je brise moi aussi parfois des rêves.
Pour construire du durable sur des bases solides.
Nous ne faisons pas n'importe quoi.
Nous sommes des tisseurs de liens.
Vous avez votre place à nos côtés.
La photo n'est pas de moi. Je ne fais pas de telle photo.
Source Reporterre.