vaucluse agricole

De la spiruline pour le bétail

Chichaoua au Maroc, samedi 25 juillet, 57 °C, un paysage lunaire de la région de Marrakech, écrasée par le soleil. Pas d'ombre. Pas d'arbre. Au milieu de rien, une petite zaouïa (édifice religieux musulman), et au bout de la piste défoncée : la ferme de Nadia, qui produit de la spiruline, et que vient visiter Valérie Gensonnet, responsable du groupe solidarité Tamounte, du lycée Saint Joseph d’Avignon.

Lancé en 2003, le projet solidarité du lycée Saint Joseph vise à aider un petit village du Maroc, Zaouit Sidi Ahmed (à 25 km de Ouarzazate), à monter une ferme d’élevage et une fromagerie. Deux fois par an, les jeunes du groupe solidarité vont au Maroc. Lors de leur dernière visite en juin dernier, ils ont centré leur voyage sur les problématiques d'élevage en milieu difficile, le problème de la nourriture, de l'eau (approfondissement du puits de la ferme), des soins aux animaux, et sur la fromagerie elle-même. Le bâtiment de la fromagerie a en effet été terminé en février de cette année. Il restait à peindre les murs avec un fongicide, à installer la climatisation, les portes en aluminium, le matériel offert par les Rotary club français et marocains. Les jeunes ont participé à l’approfondissement de 50 m du forage, pour améliorer le système d’irrigation. Ils étaient accompagnés d’un vétérinaire de Nyons, Gilles Michel vétérinaire, qui connaît le terrain pour avoir travaillé au Burkina Faso. Pour ce qui est de la fabrication du fromage, le principe de base n’est pas très compliqué, et les premiers essais sont concluants. « Mais il est évident que pour devenir des vrais professionnels, il sera indispensable d'apprendre auprès d'un professionnel. Nous allons chercher sur le modèle du woof un/une fromagère, qui  viendrait au village offrir de la formation en échange du gite et du couvert », explique Valérie Gensonnet.

Une algue aux propriétés particulières:

Face à l’insuffisance des récoltes et à l’augmentation du prix des denrées alimentaires, le groupe a dû trouver une alternative pour pallier aux besoins du troupeau. Ils travaillent donc actuellement sur la mise en place d’un projet de production de spiruline, une algue aux capacités nutritives particulières. Valérie Gensonnet s’est ainsi rendue chez différents producteurs en France. Tout d’abord dans la Drôme, chez la famille Coquet, qui ont travaillé en Afrique, et appliquent chez eux des méthodes totalement artisanales. « Si le projet est validé au village, nous resterons dans cet esprit-là pour au moins une raison : les coûts de production sont ainsi relativement faibles », explique Valerie Gensonnet.

Principal facteur limitant : l'eau. « Il semble qu'avec un bon système pour recycler l'eau le projet puisse être réalisable, notamment avec le nouveau puit. » En juillet, les responsables du groupe solidarité ont pu visiter une ferme de spiruline au Maroc, chez Nadia. « Nous avons ainsi pu déterminer  les conditions nécessaires à la réalisation de notre projet, car les conditions climatiques de Chichaoua (80 km à l’ouest de Marrakech) sont quasi identiques  à Zaouit Sidi Ahmed. Sec et chaud », explique Valérie Gensonnet. Mûrissant son projet, Valerie Gensonnet est allée fin août à la ferme d'algoculture " Spiruline du Soleil " à Verquières (13). Une ferme qui cultive une spiruline 100% bio, mise en sachet sous vide à la sortie du séchoir, pour en préserver toutes ces richesses naturelles. La spiruline se développe dans 1000 m² de bassins, sur le même principe que la famille Coquet, c'est-à-dire traditionnel. « En ce moment, nous cherchons à établir comment monter notre ferme  au village pour éviter des erreurs et des dépenses inutiles. Nous allons maintenant pouvoir commencer à établir un devis global avec toutes les informations collectées », conclut Valérie Gensonnet.Voir article

Pour en savoir plus ou apporter cotre concours au groupe solidarité Tamounte, contactez : Valérie Gensonnet , Tél. : 06 28 10 90 99, 04 90 40 83 04, http://www.zaouitsidiahmed.fr/, http://www.zaouitsidiahmed.org/