Cela fait un peu plus de deux mois que nous avons quitté les terres de zaouit. Ces terres sur lesquelles nous avons tant appris, tant grandis. N'ayant pu revenir parmi vous en juin a cause de quelques petites contraintes administratives, ( le Bac !! )nous contemplons a présent l'étendue de votre travail. Bravo a tous, bravo d' être la, bravo d'être courageux, bravo d'être solidaires. En effet, ce travail est la matérialisation d'une cohabitation concrète entre deux peuples en apparence si opposés ;mais en réalité si proches. Tous, nous évoluons vers un même point et a ce jour, je pense que nous sommes en mesure de nous demander, qui aide réellement l'autre. Pour vous, et nous en sommes plus que conscients, c'est l'espoir de voir votre rêve se dessiner a l'horizon qui demeure. L'espoir d'un lendemain qui ne sera ni noir, ni blanc, mais multicolore, un lendemain qui vous conduira vers la liberté. Mais c'est aussi, l'espoir de voir naître, a partir de ce projet une multitude d'autres projets partout dans le monde. Vous savez, tout comme moi, que la première fleur d'un jardin, avec le vent, répand des graines. Et ces graines sont a l'origine de nombreuses autres pousses. Telle est la loi de la nature. Pour cultiver la première fleur, il faut beaucoup l'arroser : nous avons décides, autant que nous pouvons, d'être des jardiniers fidèles. Il faut aussi beaucoup d'énergie pour acheminer ces nutriments en haut de la fleur et lui permettre enfin d'éclore : cette énergie, c'est vous, c'est nous. Cette énergie, c'est la force et l'ardente volonté avec laquelle nous assemblons les doigts de nos mains pour ne former qu'un bloc, uni et solide. Un bloc qui sera une pierre a ajouter a l'édifice. Pour nous, cette rencontre a change notre façon de voir la vie, de voir le monde, de voir l'autre. Vous, zaouitiens, vous manifestez un attachement relatif a des valeurs que notre quotidien nous a fait mettre en avant. Ces valeurs arbitraires et illusoires qui écartent l'Homme de la vrai vie. Le temps nous a montre que l'habit, l'eau, le moyen de transport ou encore l'habitation, ne définissait pas une population, bien au contraire ! Ensemble, nous avons appris la fraternité, le partage, le don de soi, le bonne humeur et nous avons grandi. Ensemble, nous avons ris et pleures et nous avons grandi. Ensemble, nous avons partage de grande discussions et nous avons grandi. Nous vous avons apporte ce qu'il y avait de bien dans notre civilisation, vous nous avez apportes ce qu'il y avait de beau dans votre civilisation. Et avec le bien et le beau, nous avons forme quelque chose de merveilleux. Cette chose est le symbole que nous, au delà d'être des français provençaux, vous, au delà d'être des marocains zaouitiens, nous sommes tous des citoyens du monde et nous croyons en son progrès. Nous croyons que des graines naissent les fleurs et que des fleurs naissent les graines. Nous croyons qu'il n'est jamais trop tard, puisque le jour ou il sera trop tard, l'humanité s'éteindra et la fleur cessera d'exister. Je pourrais encore écrire des heures durant mais on dis souvent que un message gagne a être court. ( si l'on peut admettre que celui-ci le soit !!! ) Avant de vous quitter, je tenais a vous dire que cette expérience constitue, pour moi, une balise sur un chemin difficile a délimiter, un chemin ardu, celui de la vie. Je pense que Valerie et valentine seront d'accord avec moi pour dire qu'il y a le "avant" et le "après" zaouit. Il y avait le moment, ou, marchant dans l'obscurité, j'avançais a tâtons dans cette vie ou, malgré moi, je m'enfermait dans mon quotidien. Et puis il y a aujourd'hui, je marche dans l'obscurité, mais je suis precedee d'une lanterne. Cette lanterne, nous l'avons allumé ensembles, des étincelles de nos regards et de la chaleur de nos sourires. Cette lanterne est bien l'espoir qu'un jour, le soleil ne se couchera plus et qu'au lieu de se regarder les uns dans les autres, nous regarderons tous dans la meme direction .... camille séjour avril 06
Retour à l'accueil