Nous allons publier les meilleures lettres reçues :

Nous sommes arrivés dans ce coin de désert voilà bien des années, avec comme seuls outils la force de nos rêves et de nos mains, et la certitude qu’un jour nous pourrions vous raconter cette histoire. Nous étions peu, mais le petit village au grand coeur nous à séduit, faisant de chaque voyage un interlude de bonheur à nos vies. C’est en quittant le cocon de notre belle Europe que nous comprenions que l’existence ne se résumait pas à ce que nous possédions, mais à ce que nous avions à offrir aux autres, que la valeur de toute chose était dans le partage et non dans le prix. Humanitaire, solidaire, des mots et des idées mais rien de vraiment concret tant que l’on n’y met pas les pieds. Quelques regards échangés aux portes du désert sous un ciel étoilé, une brasse dans l’oued pour détendre nos muscles éreintés, les vibrations tribales des instruments qui transcendent les ombres dansantes, lorsqu’à la nuit tombée, se réunissait autour d’un feu ardent une mosaïque de visages heureux. Les années se sont écoulées et nous pensions naïvement que tout resterait ainsi, cristallisé dans le temps, mais nous avons vieilli, et le flambeau s’est transmis, tel la clé d’un paradis suspendu dans nos âmes, demeurant souvenir pour certains, et se dessinant en nouveaux horizons pour ceux qui nous ont suivis. Vous savez, la force de nos convictions a mené Tamounte à réaliser tant d’exploits, à repousser sans cesse les frontières du possible, alors ne vous y trompez pas, tout n’est pas fini. Je voulais résumer en peu de mots ce qu’une infinité n’aurait su décrire, et ceux qui ont foulé le sol de Zaouit pourront les entendre résonner dans leurs esprits. Mais si vous pensez que tous ces efforts qui nous ont endurcis, que tout ces échanges qui nous ont enrichis, que toutes ces amitiés qui ont donné vie à Tamounte et qui nous accompagneront jusqu’à la fin méritent le pathétique amalgame de mépris qui nous a été servi, que pourrais-je faire de plus que de vous demander de vous poser une simple question : “Que feriez-vous à notre place ?”.

E.Boudart 4 séjours à Zaouit . Membre  du bureau Photo avril 2006

 

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