Le Cren, petite visite jour de soin....Burkina Faso vur
25 juin 2019Deux fois par semaine Mme Zongo la responsable reçoit dans un local dénué de tout autre instrument qu’une vieille balance des enfants situation de la malnutrition. La pluie va rendre les pistes difficiles mais qu’importe elle sera encore présente,
Les voix rares résonnent dans le local trop vide, il fait trop chaud, les femmes attendent et les enfants ne pleurs même pas. Pas la force pour cela. Leurs corps sont souvent repliés en fœtus dans les foulards colorés, ils attendent.
Le paludisme les achève. Beaucoup ont même le VIH.
Pour avoir vécu des consultations il y a quelques années je peux vous dire que c’est un moment qui est particulièrement intense : le regard souvent perdu des femmes face à la détresse de leurs enfants ne peut laisser indifférent.
Un univers nous sépare et pourtant nous avons ici et là-bas la même et unique préoccupation : que nos enfants soient en bonne santé bien. C’est cela qui m’a poussé à agir.
Je me disais que le moteur de ma vie était mon enfant, comme elles.
Je sais bien qu’il devrait y avoir une politique antinataliste. Ne me le dites pas encore une fois, mais compte tenu des croyances, de la place de la femme et de la situation économique cela est pour le moment tout à fait impossible.
Nous savons tous ici en Europe que pour passer à une politique antinataliste il faut que la situation économique s’améliore.
Même si cela paraît paradoxal et complètement illogique c’est ainsi.
C’est pour cette raison que je travaille d’arrache-pied pour nos projets de développement notamment le volet des activités génératrices de revenus en parallèle de l’aide que nous allons apporter au centre de nutrition pour qu’il soit indépendant.
Car je sais que lorsque tout sera mis en place la logique naturelle de la dénatalité prendra le relais.
Donc actuellement ce qu’il y a de mieux à faire très paradoxalement aider les gens à se nourrir il est de toute manière pas tolérable d’accepter la mort d’enfant.
Personnellement ma visite sur place a complètement bouleversé ma vie je n’avais même pas compris ce jour-là que certains enfants que je voyais n’avait aucune chance de survivre. Cela m’avait fait beaucoup réfléchir et c’est ce qu’il m’avait poussé à donner de mon temps, de mon expertise, à chercher des soutiens, des compétences et des financements.
Je ne suis plus seule sur ce projet - je ne l’oublie jamais ; que ce soit au Burkina et ici en France il y a une équipe qui intervient à différents niveaux.
Merci à tous ceux qui ont compris utilité de ce que nous faisons.
Demain tout ira mieux….