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27 sept. 2018La classe seconde solidaire de Saint Joseph en sortie d'intégration
Le vent souffle sur la Bartelasse, ce lundi 24 septembre, mais cela n'empêchera pas une foule de jeunes élèves de se mettre à l'eau cet après-midi là. En effet, c'est la journée d'intégration pour les élèves de seconde six, classe solidaire au lycée Saint Joseph. Et pas question de se tourner les pouces ou de profiter de cette journée sans cours pour flâner sur les bords du Rhône. En effet, c'est pour pagayer qu'ils se sont rendus de 13 à 16h à la base nautique d'Avignon pour faire de l'aviron. Et pas seulement dans le but de se dépenser, d'ailleurs.
L’aviron est ainsi, d’après Sandra, directrice du Pôle Solidarité du lycée et accompagnant la classe ce jour-ci, idéal « Pour l’esprit d’équipe, la cohésion de groupe, c’est fédérateur pour la classe, pour mieux se connaître et aussi se trouver des points communs car vous avez parlé ensemble, fait du sport, en dehors du cadre scolaire... »
En effet, ce sport n'est pas choisi au hasard : c'est une véritable cohésion de groupe qui doit se tisser parmi les jeunes pour mener à bien leur projet commun: rendre le CRED de Rhéo, au Burkina Faso, 100% autonome. Et quoi de mieux qu’un sport alliant synchronisation et confiance pour créer une bonne entente ?
Collaborant avec l’association Tamounte et leur présidente, Valérie Passeport, les élèves de la classe sont tous bien décidés à s’investir dans le projet. Visant à réunir des fonds pour nourrir plus de 400 enfants dans ce centre du Burkina Faso, l’un des plus pauvres pays d’Afrique de l’Ouest, chacun doit utiliser ses capacités au service du collectif.
Comme nous le témoignent différents élèves de la classe, chacun doit user de ses talents personnels pour apporter au groupe. C’est notamment le cas de Lucien Soleilhet, 15 ans. « Je trouve que c’est bien de pouvoir donner ce qu’on a, d’utiliser nos capacités, nos savoirs et nos qualités à chacun pour une cause charitable. Pouvoir aider et sauver des vies, ce n’est pas rien. » Celui-ci affirme pouvoir « apporter son aide, que ce soit physiquement ou économiquement. J’ai acquis des connaissances dans le milieu du théâtre, de l’organisation… » . Puis, à la question « si tu pouvais dire à quiconque, en quelques mots, pourquoi défendre ce projet, lesquels emploierais-tu ? ». Sa réponse est pleine d’assurance : « Je leur dirais que, même avec [presque] rien, on peut faire beaucoup de choses, sans aller sur le terrain ou donner tout son argent, mais même un tout petit geste peut faire de grandes choses, sauver des vies… On n’a rien à perdre, mais tout à gagner ».
Ainsi, un premier projet est déjà prévu pour la classe : participer à l’organisation du concert « Rock Legend » à Marseille, le 29 janvier 2019, dont les fonds seront reversés à différentes associations. Projet qui intéresse fortement les jeunes, tant par son aspect charitable qu’artistique et culturel.
« Le fait que des adolescents puissent aider lors d’un projet artistique assez important et volontairement, je trouve ça hyper cool », affirme Garance H, 15 ans, là ou Salomé Segurat, 15 ans également, y voit une expérience « hyper intéressante car du coup on fait des choses qui ne sont pas tout le temps scolaire. Ça nous permet de varier, et ça nous fait aider bénévolement » avant d’ajouter que « les intérêts pour nous, c’est que c’est toujours bien d’avoir des choses comme ça, humanitaires, autres que le scolaire, ça ouvre l’esprit… ». Chacun veut ainsi apporter son aide individuelle pour une action d’ampleur : la première voulant mettre au service du groupe « son envie de faire » et sa « volonté d’apprendre de nouvelles choses dans le domaine artistique », là où la seconde veut amener « sa joie et sa bonne humeur, car j’ai généralement beaucoup d’entrain […] Si c’est vraiment quelque chose qui me tient à cœur, je me donnerai à fond dedans, et on pourra aller plus loin. » Cette dernière affirme ensuite : « Et simplement, apprendre à faire un projet, à aider, c’est vraiment quelque chose de très beau ».
Difficile de dire dans l’immédiat si la virée aviron aura l’effet escompté, mais une chose est sûre : les sourires sur les visages de ces jeunes et leur motivation annoncent de belles choses pour leur projet solidaire.
Yan S6